Quelle reliure pour quel livre ?

Cet article s'adresse à toutes les personnes qui ont un jour espéré faire relier un livre auquel elles tiennent particulièrement et qui parait s'abimer et trop prendre la poussière dans la bibliothèque. Un livre auquel on tient mais dont la protection ne doit pas coûter trop cher.   Il y a toujours une solution, le relieur peut aider à y réfléchir.

Les problématiques sont les suivantes :

• le style de reliure : une structure classique ou une structure contemporaine

Ce choix dépend surtout du livre et aussi de vos goûts. En effet, on ne peut réaliser n'importe quelle structure sur n'importe quel livre.

Il faut prendre en considération la qualité du papier : un livre au papier jauni, cassant ne supportera qu'une reliure de conservation, la moins intrusive.

Il faut prendre en considération la largeur des marges intérieures : un livre doté de marges intérieures très peu larges ne pourra recevoir une reliure classique, donc endossée telle la demi-reliure ou le plein cuir. Cette reliure ne permet pas l'ouverture pleine du livre, il serait donc un peu difficile à lire.

Il existe bien sur des parades  (monter les cahiers sur onglets, mais cela augmente considérablement le prix, et ne se justifie pas toujours).

Même chose pour les livres avec des doubles gravures, il est plus judicieux de choisir une reliure à structure contemporaine, dont la couvrure peut toutefois ressembler à une reliure classique, comme la reliure à plats rapportés.

Si le livre est peu épais, une reliure orientale conviendrait bien.

Il faut aussi prendre en considération l'épaisseur du livre ainsi que sa taille.Une reliure bradel, plus rapidement exécutée qu'une reliure classique ne conviendra pas à un livre trop épais, trop lourd.

• l'aspect de la couvrure : matière (cuir / papier), couleur, classique, moderne

  Là ce choix dépend en priorité de vos goûts : Certaines structures contemporaines peuvent tout à fait avoir l'allure extérieure d'une reliure classique.

On couvrait généralement les livres avec des peaux de chèvre (dite chagrin ou oasis), ce qui est très élégant.

Mais grace aux colles modernes on peut tout aussi bien utiliser de la peau de buffle avec un grain irrégulier, qui participe au décor du livre, au toute autre peau de maroquinerie.

Et biensûr toutes les couleurs  sont possibles, tant pour les cuirs que les papiers.

On peut en effet faire intervenir le papier dans la couvrure, en totalité (Bradel) et en partie (demi-cuir, orientale, plat rapporté..) Le papier peut être une création du possesseur du livre, un collage, un dessin, etc...

• le prix, et  votre attachement au livre.    

Ces deux éléments participent à votre décision.

En effet le prix dépend du temps passé à la réallisation de la reliure, donc de la structure choisie et de l'épaisseur du livre.

Il dépend aussi des matériaux choisis : Premier cas : votre choix permet au relieur d'utiliser le stock de papiers et de cuirs dont il dispose, dans ce cas il vous facturera seulement les morceaux utilisés.

Second cas : vous souhaitez un cuir particulier : il faudra donc le commander, aller le faire parer (désépaissir). S' il s'agit d'une couleur peu courante, vous devrez prendre en charge la totalité de la surface de la peau, le relieur ne prenant pas en charge le reste du cuir.

Par ailleurs, certains  cuirs ont plus chers que d'autres. C'est la même chose pour les papiers décor : un papier industriel n'est pas au même prix qu'un papier marbré main. L'aspect est très différent aussi.

Votre attachement conditionnera les choix économiques, toutefois, il est toujours possible de trouver un compromis. Si une reliure n'est pas abordable pour aujourd'hui, pourquoi ne pas choisir une boîte. Les Américains le font beaucoup.

Il est très difficile de donner un prix sans avoir vu le livre et discuté de tous les éléments exprimés ci-dessus.Le "sur-mesure" est bien entendu le meilleur choix pour le particulier qui me confie un livre.